Dans les coulisses d'une classe inversée
Episode 5 - La première vidéo ou le service "après-stage"

La première vidéo... une première victoire... ou pas...

Après une première journée bien dense de formation et un long trajet-retour en transports en commun, je n'avais qu'une hâte : me lancer dans ma première capsule vidéo. 

  • D'abord, pour être sûre d'avoir bien compris la technique et de bien l'assimiler.
  • Mais aussi, pour ne pas laisser passer le train : si je ne m'y mets pas maintenant, le temps fera son effet, le train-train aussi et tout partira aux oubliettes.


Alors, en avant ! Je m'installe. J'allume l'ordinateur et installe l'extension qui permet de faire une capsule vidéo à partir d'un document powerpoint. Puis, j'ouvre un fichier présenté en classe à mes 6es en début de semaine. Et, c'est parti. J'essaye de retrouver la technique pour effectuer la vidéo. Bien que la formation et les explications soient encore toutes fraîches, je galère et tatonne pour retrouver les bonnes manipulations. Petit à petit, les étapes me reviennent à l'esprit, je lance alors les diapositives de mon document... et oui, le film s'est bien déclenché. Mon plus grand blocage à la classe inversée vient de se lever !

Du coup, je décide de me mettre dans les vraies conditions et de faire la capsule de A à Z. Je reprends toutes les manipulations depuis le début et "Moteur !". Je fais défiler mes diapositives en les expliquant comme si j'étais devant les 6es. Moins de 5' après, je suis bien contente d'avoir réussi cette première capsule et j'envoie un petit mail de remerciements aux formateurs. 

Et là, l'un d'eux me répond de suite : "Super, n'hésite pas à la partager !"

La partager ? Ah mince, ma victoire n'en était pas une ! Un autre problème se présente à moi : "Comment la partager déjà ?"

J'étais tellement focalisée sur mon problème que je n'avais même plus pensé à cette étape suivante si évidente. 

Allez hop, il me fallait alors résoudre ce problème en plongeant dans l'univers Youtube ! Ca faisait beaucoup pour une seule journée... Aussi, pour ce soir-là, me suis-je contentée de ma petite victoire et ai reporté au lendemain la mission Youtube 


Le début d'une longue série

Le lendemain, je me suis programmée un tête à tête avec Youtube. Après un peu de temps à faire connaissance, hop, ma vidéo d'essai est publiée. 

Du coup, sur ma lancée, je décide de réaliser de vraies vidéos pour mes chapitres à venir respectivement pour mes classes de 4e et de 3e. Et alors là, que de surprises. Contrairement à la veille, les temps de préparation sont inversés.

  • Les manipulations techniques ne me posent plus de problèmes. Je suis rapide et efficace sur ce point. D'une demi-heure la veille, je passe à quelques minutes seulement.

  • Mais et le gros mais, la diction devient tout d'un coup plus difficile. Comme j'ai l'intention de présenter et utiliser ces vidéos avec les élèves, je cherche à les faire à la perfection. Du coup, je me mets une pression inutile et je bafouille sans arrêt. A chaque mot de travers, je recommence. La veille, sans pression et simplement en reprenant le discours tenu quelques jours plus tôt en classe avec les 6es, il m'a fallu une seule tentative vidéo. Ici, j'en suis rapidement à une dizaine voire une quinzaine d'essais pour une seule capsule.

  • Un autre point auquel je n'avais jamais pensé et qui attire beaucoup mon attention, c'est ma voix et les "tics" de langage. J'ai du mal à m'habituer à ma propre voix et entends des répétitions de mots dans mes explications.


Au final, je décide d'arrêter de me mettre la pression, d'accepter ma voix et d'accepter qu'une vidéo ne soit pas parfaite. Il arrive de bafouiller en classe, alors je peux bien m'autoriser au début à bafouiller sur une vidéo... Quant à ma voix, les élèves eux y sont habitués, donc ça ne devrait pas les gêner. Pour mes tics de langage, l'exercice vidéo est finalement un excellent moyen pour essayer de les gommer au fil du temps. En arrêtant de viser la perfection, le nombre de tentatives par vidéo baisse et six capsules vidéos sont ainsi réalisées en une demi-journée : quatre sur les fractions pour mes 4es et deux sur les fonctions pour mes 3es.

Dernière ligne droite

Les six vidéos ainsi créées, je n'oublie pas cette fois de les publier sur Youtube. Hey hey, maintenant je trouve ça très facile. C'est une grande satisfaction de réussir rapidement et facilement quelque chose qui me semblait encore insurmontable 24 heures auparavant.

Quelques minutes après le téléchargement sur Youtube, ne reste plus qu'à convertir les liens en QR code qu'il me suffira de photocopier pour les élèves... ET PRESENTER TOUT CELA AUX ELEVES !