Atelier de yoga dans l'éducation Les graines de Wangari
Une session spéciale pour les éco-délégués
Dans le respect des gestes barrières et de la distanciation physique, la 3e session de l'atelier yoga peut enfin se lancer. Cet atelier de 7 séances, intitulé "les graines de Wangari", s'adressent aux éco-délégués.
Et si pour prendre soin de la planète, nous commencions par prendre soin de nous. Et si pour bien penser nos actions EDD, nous nous inspirions du parcours exemplaire de la Prix Nobel Wangari Maathaï. C'est ce qui est prévu au cours des 7 semaines à venir. Pour en savoir plus, c'est par ici.
Séance n°1 : lecture collective
L’atelier interdisciplinaire « Les graines de Wangari » a débuté lundi 10 mai à 13h au CDI.
Attentifs, les élèves présents ont écouté la lecture de l’album coloré de Wangari Maathaï « La femme qui plantait des millions d’arbres ». Après cette lecture réalisée par la professeure documentaliste, les élèves ont échangé leurs points de vue sur la biographie de la première femme africaine, Prix Nobel de la paix. Ils ont également débattu de sujets autour de l’écologie, le pour et contre des voitures électriques, le ramassage des déchets, etc. Ils se sont aussi interrogés sur leurs propres moyens d’actions.
Wangari, femme courageuse et pacifique, constitue une source d’inspiration exemplaire.
Séance n°2 : les racines de Wangari
C'est parti pour revivre le parcours de Wangari au travers de cinq séances de yoga. Aujourd'hui, revenons sur son enfance et ses racines.
La séance commence par une marche dans une forêt imaginaire. Sur le rythme de la musique, les participants feront plusieurs "stop" pour se saluer. A chaque stop, un salut différent.
Puis revenons à nos places, pour bichonner nos articulations. Une fois bien huilées, elles vont pouvoir nous aider à nous mettre en bonne posture. En nous imaginant arbre, nous allons faire face à différentes intempéries. Plus nous sommes ancrés au sol, plus nos racines sont solides et mieux nous résistons et tenons. En prenant conscience de nos appuis et nous positionnant correctement, il est ensuite plus aisé de tenir des postures d'équilibre.
Posons nous à présent pour respirer. La "respiration de la montagne" qui fait écho au mont Kenya, cher à Wangari Maathaï est une respiration très apaisante que les éco-délégués apprécient.
La relaxation autour du cerisier arrive à point et inspire beaucoup les participants.
Après un retour à l'ici et maintenant, nous faisons le point sur ce que Wangari Maathaï identifiait comme ses racines. Pour la semaine prochaine, chacun est invité à dessiner son propre arbre et à lister ses propres racines. L'inspiration est déjà là. Hâte de découvrir leur production.
Séance n°3 : les forces de Wangari
La forêt commence à prendre forme. La séance commence par une balade entre les arbres dessinés par les élèves entre les deux séances. Pour le moment, seules les racines se sont développées. Le moins que l'on puisse dire c'est que leurs racines sont bien ancrées.
Nous revenons à nos tapis et nous prenons quelques secondes pour se mettre chacun dans sa bulle et interroger son état intérieur.
Le premier exercice va maintenant indiquer la thématique du jour : le "Se lève qui..." permet au groupe d'observer les points communs et les différences entre chacun. Surprise ! nous n'avons pas forcément le plus de points communs avec la personne qui nous semble la plus proche, tout comme nous n'avons pas le plus de différences avec la personne qui nous semble la plus éloignée. Les échanges sur cet exercice sont très intéressants. Ils permettent d'introduire la période étudiante de Wangari pendant laquelle elle s'est nourrie des différences culturelles, sociales, humaines, religieuses, politiques...
Après ces échanges très riches, un exercice de coordination nous remet en mouvement avant de nouvelles postures d'équilibre, de force et de souplesse. A la demande des élèves, nous finissons la série par la posture de l'arbre qu'ils apprécient.
L'exercice de respiration des 3 étages nous invitent à observer les différences lorsque nous focalisons notre attention sur le mouvement du nombril, des côtes et des clavicules au rythme de chaque inspir et expir.
Le temps de relaxation arrive : une alternance de contraction-relâchement amène à goûter un autre type de différences corporelles, à jongler entre force et douceur, et à profiter d'un agrèable moment de détente.
Pour clore cette 3e séance, revenons à Wangari et en particulier à ce qu'elle avait identifié comme ses forces. Mission pour la prochaine fois : s'en inspirer pour énumérer ses propres forces et ainsi compléter du tronc.
Séance n°4 : les rêves de Wangari
Le parcours de Wangari se poursuit avec son retour au Kenya après ses études aux Etats-Unis. Cette période est remplie de désillusions avec la suppression de son poste universitaire pourtant promis et la triste réalité de la déforestation. Pourtant, Wangari ne s'est pas résignée ; elle s'est accrochée à ses rêves. Pour les réaliser, l'une des options était de créer le mouvement de la ceinture verte.
Ainsi, aujourd'hui, la séance est consacrée à nos rêves et nos projets d'avenir pour la planète et pour soi. Les élèves en ont tellement et s'inspirent tant les uns les autres que plusieurs tours de tables sont nécessaires pour les verbaliser et les partager. En tant qu'animatrice d'atelier, je ne cache pas mon plaisir à les écouter et ma chance à être présente ici et maintenant.
La suite de la séance est construite pour ne pas se contenter de rêver mais de se donner les moyens de réaliser nos rêves. Dès aujourd'hui, mettons-nous en mouvement :
- pour donner de la voix à nos projets (exercice de vocalises),
- pour prendre des décisions avec détermination (postures du guerrier et de l'archer),
- pour s'inspirer de Wangari (scan corporel de la ceinture verte),
- pour laisser des traces de nos projets (dernière étape du dessin avec le tracé des feuilles symbolisant nos rêves)
Vivement la semaine prochaine pour visualiser la forêt d'arbres que nous avons réalisés au cours de ces 3 premières séances.
Séance n°5 : la force fédératrice de Wangari
Aujourd'hui les arbres sont terminés, on commence donc la séance en déambulant dans cette forêt pas comme les autres. C'est très inspirant pour chacun de voir les dessins finalisés et de lire les racines, les forces et les rêves des autres. Après avoir déambulé, nous revenons à nos tapis pour nous poser et commencer le rituel de la météo intérieure.
Dès que tout le monde s'est positionné, une participante lit l'étape suivante de la vie de Wangari et on devine le thème du jour : la coopération au travers de la force fédératrice de la Prix Nobel. On enchaîne avec une ronde des postures. Ce n'est pas toujours simple de trouver une posture de superpouvoir mais le collectif est émulateur.
Pour éliminer les tensions, petit clin d'oeil à la ceinture verte créée par Wangari avec une pelote de noeuds à délier : attention sans parler et à une seule main, la coordination et la communication non verbale sont essentielles pour réussir l'exercice. Mais, rien ne peut arrêter nos éco-délégués qui s'en tirent haut la main.
Nous voilà prêts pour nos postures : aujourd'hui de l'arbre, nous passons à la forêt. Il s'agit d'un équilibre collectif où nous synchronisons nos gestes et nos respirations. Puis, nous nous transformons en cavalier et en guerrier pour incarner la force et la détermination à atteindre nos objectifs.
Après un exercice de respiration, le petit colibri s'invite dans la relaxation : les élèves étaient contents de revisiter cette histoire découverte lors de la 1re réunion de écodélégués.
Séance n°5 : l'action pacifique de Wangari
Arrive cette séance de clôture pour aborder la dernière ligne droite de Wangari. Toutes ses années d'efforts et d'actions en faveur des droits des femmes, de la démocratie et de préservation de la planète ont porté leurs fruits : des millions d'arbres ont été plantés, des milliers des femmes ont été engagées dans ce projet, la communauté internationale a reconnu les actions de Wangari. Ainsi, en 2004, le prix Nobel de la Paix lui a été décerné.
Ici, nous allons suivre ses valeurs de paix. Pour cela, nous nous inspirons de trois personnalités ayant chacune reçu le prix Nobel de la paix : Wangari Maathaï bien sûr, et également l'incontournable Nelson Mandela (dont elle a croisé le chemin) et Malala Yousafzai (qui du haut de ses 17 ans a été la jeune lauréate).
Les échanges du jour se sont appuyés sur les citations de chacun d'entre eux : les unes portant sur la paix et ses symboles, les autres sur les actions à mener en faveur de la paix en terme d'éducation ou de préservation de l'environnement, ou encore des rêves à ne pas abandonner pour favoriser la paix ou de nos mises en mouvement sans s'auto-censurer.
Ces échanges passionnnants auraient pu durer des heures entières, nous les mettons en suspens pour aujourd'hui et les laissons infuser. Puis, nous remettons nos corps en mouvement avec des tapotements et des automassages pour enchaîner avec la fameuse salutation au soleil tant réclamée des élèves depuis le début de cet atelier. Après quelques enchainements, nous prenons conscience de notre souffle. Aujourd'hui, l'exercice de respiration s'est déroulé en mouvement avec une chorégraphie des bras qui a progressivement évolué pour mobiliser tout son corps au rythme des inspirs et expirs.
Pour terminer, le temps de relaxation a rebondi sur les citations de début de séance afin de bien s'en imprégner. L'intégration a été on ne peut plus efficace pour le tout dernier exercice où les élèves avaient carte blanche pour semer leurs propres idées d'actions pour un monde meilleur. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'avec des jeunes comme eux, on peut envisager l'avenir avec confiance et sérénité.
Bravo aux 8 participants éco-délégués pour cette session pétillante. Ils se sont montrés investis, curieux et plein d'idées pour l'avenir. Il leur appartient maintenant d'arroser pour faire fructifier tout ce qu'ils ont semé au cours de ces six séances. Pour ma part, cela a été un pur bonheur de partager cet atelier avec eux, de participer à leurs échanges, de les voir évoluer. Merci à eux !